Prison Dorée
Et voilà que débarque de nulle part, les Zoufris Maracas, avec un
premier album dont l’écoute titille immédiatement les oreilles
attentives. Nulle part s’avère être la France, mais on sent bien, on
entend bien que les influences musicales sont multiples, diverses et
débridées. Si les maracas sont des instruments de percussions bien
connus s’affichant d’ailleurs sur la pochette, qu’en est-il des
zoufris ? Les zoufris, c’est le nom donné aux ouvriers algériens qui
venaient travailler en France. Souvent des hommes seuls, exilés et
nostalgiques de leur terre natale. Les Zoufris Maracas, c’est d’abord
Vin’s et Micho, qui depuis l’époque de leur amitié adolescente, ont
partagé 1000 expériences en Afrique, en Amérique latine et dans le métro
en France. Un parcours, un choix de vie assez incroyable dont leurs
chansons se font l’écho, reflètent leur philosophie et leur conviction.
Pour en savoir plus sur leur cheminement, une mini-biographie bien
ficelée se trouve sur leur site. Oui,
les Zoufris Maracas clament haut et fort ce qu’ils pensent de nos
comportements occidentaux : l’épuisement aveugle des ressources
naturelles (« Dis papa »), l’immigration (« Un gamin »), les aberrations
de la course au profit et à la consommation( « Les cons ») et leur
vision du fameux « travailler plus, pour gagner plus » (« J’aime pas
travailler ») sans oublier quelques coups d’œil sur les filles
(« Bahia », « L’été »). L’ingrédient principal, qui rend le menu
toujours digeste, c’est la justesse du ton. Les Zoufris Maracas manient
les mots avec dextérité, ne se départissent jamais de leur humour, d’un
certain recul, sans ironie ou amertume, mais les choses sont clairement
dites. Musicalement, on alterne entre musique de rue, swing manouche,
zouk ou encore afro latino. L’écrin musical des Zoufris Maracas a une
élégance particulière, comme un Mathieu Boogaerts boosté ou un Manu Chao
débranché. Beaucoup plus proche de l’éloquence de Java que des gros
sabots de La Rue Kétanou ou des fatiguant Les Hurlements d’Léo.
Este post va dedicado a los compadres del alma.
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